Le billet de la semaine du 9 octobre 2017

La charge de Thomas Piketty

Le prix Nobel de l’économie Thomas Piketty vient de lancer une violente charge contre le projet de suppression de la partie mobilière (actions d’entreprises) de l’impôt sur les sociétés en soulignant avec raison l’explosion des richesses des détenteurs de patrimoine financier ces dernières années dans notre pays. Il souligne au passage que l’on ne comprend pas pourquoi est exonéré de cette réforme la détention de patrimoine immobilier, souvent sujet à des variations indépendantes de la spéculation.

En révélant que le revenu national moyen en euros était passé pour un Français de 25 000 à 33 000 € entre 1980 et 2016, tandis que le patrimoine passait lui de 90 000 euros à 190 000 €, l’économiste, certes proche de la gauche, jette un pavé dans la marre concernant le patrimoine des 1 % de Français les plus riches qui aurait bondit de 1,4 à 4,5 millions € ; quant à celui des 0,1 % il a été multiplié par 5 en passant de 4 à 20 millions.

L’importance de la spéculation financière et celle de la détention de patrimoine en actions nous interroge et ne peut nous laisser insensible, d’autant que la taxation de dividendes et intérêt est maintenant plafonnée à 30 %.

Certes, il est important pour un nouveau gouvernement de créer un choc de confiance visant à faire revenir sur notre territoire des investisseurs et je veux saluer l’importance de certaines mesures comme l’assouplissement du contrat de travail, la transformation du CICE en baisses de charges et les projets de réforme de la formation professionnelle ou de l’entrée des jeunes à l’université, mais le Président de la République ne saura s’imposer que s’il fixe aussi le cap pour une vraie justice sociale et démontre qu’il ne veut pas être le Président de l’argent qui rend fou.

Bertrand Pancher

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