Le billet de la semaine du 8 Février 2016

Chiche

Le Président du conseil départemental du Haut Rhin vient de décider d’obliger les bénéficiaires du RSA de son département d’effectuer 7 heures de bénévolat par semaines dans des associations locales.

Cette initiative peut paraitre de bon sens. Il est effectivement normal qu’une personne qui bénéficie d’une aide sociale puisse se voir opposer à des contreparties, c’est d’ailleurs le sens des contrats de RSA obligatoirement signés entre l’organisme qui attribue cette aide, le plus souvent, le Département et l’allocataire. Dans les faits, cependant, la contractualisation ne va pas assez loin et n’impose que des objectifs de recherche d’emploi, de formation ou de soins médicaux. Les efforts étant difficilement mesurables il n’y a le plus souvent aucunes chances que les contrats de RSA ne soient pas reconduits. Il est juste de mettre en place d’autres obligations permettant une réinsertion sociale voire représentent des contreparties à l’effort de la nation, comment en effet ne pas être troublé par la durée de plus en plus longue ; pour certain toute une vie, de cet assistanat.

Cependant chacun comprends aisément qu’il y a des dizaines de cas spécifiques chez les personnes au chômage depuis très longtemps : certains sont en formations, recherchent activement du travail, ne sont pas en capacité physique ou psychique de le faire, des mères peuvent se retrouver seules avec 3 ou 4 enfants à élever. Comment obliger une personne souffrant de troubles de santé ou d’alcoolisme à se mettre à disposition d’une association ?Comment obliger une association à encadrer un chômeur de longue durée ?

Cette mesure a été immédiatement vilipendée à juste titre par ADT Quart Monde, la grande organisation nationale en charge des plus démunis. Il est dommage que le Président du Conseil Départemental du Haut Rhin ait voulu faire un coup politique pas une mesure impossible à mettre en œuvre (150 associations actives sur le territoire de ma communauté d’agglomération pour 800 RSA…) mais aussi regrettable que l’on balaye d’un revers de la main l’idée d’imposer une activité, une forme de prise en charge ou d’engagement individuel.

Le bon sens serait de commencer par une expérimentation et la confier au bon Président de ce Conseil Départemental.

Bertrand Pancher

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