Le fiasco écologique de la gauche
L’impréparation de la loi sur la biodiversité, annoncée par le gouvernement il y a maintenant 3 ans comme l’une des 2 grandes priorités du mandat, arrivant seulement en seconde lecture à l’Assemblée nationale, ajoutée à l’impossibilité de matérialiser les objectifs de la loi sur la transition énergétique, devant aussi illustrer ce que la gauche allait faire, illustre de façon tristement éclatante le fiasco total d’une majorité sans cap mais surtout sans méthode.
Alors qu’il aurait fallu s’appuyer sur les acquis de la longue négociation des grandes familles d’acteurs économiques, sociaux et environnementaux du « Grenelle de l’environnement », corriger les imperfections d’un texte de loi très vaste et structurer un dialogue environnemental prometteur, le Président de la République et sa succession de ministres de l’écologie aura préféré les effets d’annonces et faire dans tous les domaines du développement durable des allers et retours n’ayant pour seules conséquences que d’opposer entre eux tous ceux condamnés pourtant à œuvrer ensemble.
De la folle renonciation à l’écotaxe et l’abandon du financement des infrastructures, aux yoyos fiscaux stoppant la rénovation thermique, de l’insuffisance des moyens consacrés aux énergies renouvelables sur fond de blocage des prix de l’électricité, aux discours essentiellement incantatoires sur l’économie circulaire, des illusions aux mensonges grossiers, chacun mesure que ce mandat aura été vraiment perdu.
Le pire sans doute se résume dans les anathèmes que se jettent à nouveau les extrémistes qui ne comprennent pas que la seule issue est de construire la société durable ensemble. L’exemple du préjudice écologique introduit à la va-vite dans la loi sur la biodiversité, n’en est qu’une des nombreuses illustrations : faute d’avoir discuté avec les organisations professionnelles, on accuse ces dernières de tous les maux et l’on conspue les lobbys. Pourquoi s’attaquer ainsi à l’un des principaux piliers du changement quand on sait notamment ses efforts spectaculaires réalisés ces dernières années ? Et que dire des agriculteurs, des collectivités locales et mêmes des chasseurs, qui tous s’étaient cependant assis à la table de Jean Louis Borloo pour se mettre d’accord.
La prochaine majorité n’aura qu’un seul devoir en matière environnementale : tirer un bilan partagé de la situation, se mettre à nouveau d’accord sur le cap et ensemble, durablement ensemble, mettre en place les instruments du changement.
Bertrand Pancher
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