Le billet de la semaine du 4 mai 2015

Les élections législatives qui ont lieu ce jeudi au Royaume Uni seront d’une importance capitale pour l’Europe même si cet enjeu n’aura pas marqué une campagne électorale qui s’est achevée par des sondages au coude à coude entre les deux principaux partis de gouvernement.

Alors que l’attachement à l’Europe a  été pendant des décennies l’une des caractéristiques de la politique étrangère de tous les gouvernements de Londres, l’affaiblissement économique de l’Union, l’apparition d’un parti délibérément anti-européen, l’UKIP, et les errements, voire les erreurs stratégiques de David Cameron, ont poussé le parti conservateur à se réfugier  dans une forme d’isolationnisme malgré une tonalité très libérale.

Il en est de même outre-manche que dans  les autres pays sur notre continent, à ne pas fixer les horizons et partager les vrais enjeux, l’opinion publique reste confortée, voire encouragée à ne regarder que le court terme : comment dans un monde aussi globalisé penser pouvoir corriger seul toutes les déviances, économiques, sociales et environnementales, sans parler des questions de sécurité et d’immigration qui secouent notre continent ?

L’intérêt pour les Britanniques de rester encrés dans l’UE est pourtant régulièrement souligné par les milieux économiques ainsi que par plusieurs études récentes ayant clairement démontré que le coût d’une sortie de l’Europe serait économiquement insoutenable. L’intérêt est aussi pour l’Europe toute entière et notamment la France : Qui pourrait accepter une domination de fait de l’Allemagne ou bien croire que l’on pourrait se passer du réseau diplomatique et militaire du Royaume Uni ? La seule appartenance à l’OTAN ne suffit pas à régler toutes les questions d’équilibre ou bien de défense de notre continent.

Espérons donc que le résultat des élections au Royaume Uni ne conduira pas à une fragilisation de l’Union Européenne, car nous avons tous besoin d’améliorer et de poursuivre notre intégration.

Bertrand Pancher