Une réforme utile
Emmanuel Macron et son gouvernement viennent de réussir à réformer le code du travail et ainsi donner à nos entreprises des marges de manœuvre à la hauteur des enjeux de l’économie de marché dans un monde ouvert et sujet à la concurrence.
Il convient de saluer cet effort : le plafonnement des indemnités de licenciement, la possibilité pour les petites entreprises de négocier des accords directement avec le personnel, mais aussi d’autres dispositifs comme le regroupement des instances de représentations ou bien la création de contrats de travail adaptés à la durée du surcroît d’activité, sont des mesures importantes qui vont rassurer les employeurs et par conséquent favoriser l’emploi.
La publication du contenu des ordonnances sur le travail, le relatif apaisement dans les réactions syndicales mais aussi le soutien d’une majorité de Français à ce texte, est bien la démonstration que la France est réformable.
Une hirondelle ne fait pas le printemps et ces mesures doivent en appeler d’autres : réforme de la formation professionnelle qui engloutit plus de 30 milliards d’euros tous les ans sans grands résultats, nécessité de rendre notre système d’indemnisation du chômage plus incitatif à la recherche immédiate d’activité, contreparties à trouver à un système de protection sociale très généreux, généralisation de l’apprentissage et des stages en entreprise chez les jeunes, décentralisation de notre système éducatif, simplification du code du travail, contrôle accru du travail clandestin , il y a encore loin de la coupe aux lèvres : 9,5 % de taux de chômage en France contre 7,8 en moyenne en Europe et 5,6 en Allemagne…
Si je me réjouis de cette réforme, promise et bien engagée grâce une concertation maîtrisée, le plus dur était à faire. Le Président et sa majorité auront besoin d’un minimum de soutien, non seulement de la population, mais aussi des corps intermédiaires et des principales formations politiques réformistes, faute de quoi les gens seront dans la rue et les sondages en berne conduiront à la reculade.
Emmanuel Macron vient de comprendre qu’il fallait de la pédagogie et a décidé de changer sa communication en demandant à un brillant journaliste d’être son porte parole ; très bien, il faut qu’il admette maintenant qu’il doit s’appuyer sur tous pour réussir, c’est-à-dire ne pas vouloir faire tout, tout seul. Espérons que son 1er succès après les nombreux ratés de ces derniers mois vont lui en donner le goût.
Bertrand Pancher
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