Le Billet de la semaine du 30 octobre 2017

Une réforme plutôt intelligente qui en nécessitera d’autres

Le Premier Ministre, Edouard Philippe, présente lundi en début de cette semaine un projet de réforme du 1er cycle universitaire afin d’éviter les congestions lors de toutes les rentrées mais aussi de proposer des meilleures orientations à des bacheliers trop souvent confrontés à des échecs.

Depuis plus de 40 ans, l’élévation générale du niveau de formation des jeunes s’est traduite par un pourcentage d’obtention du baccalauréat de plus en plus important (79 % de bacheliers par tranche d’âge en 2017) avec un nombre de détenteurs de ce diplôme de plus en plus important : 150 000 en 1985 et 640 000 en 2017. Si des réformes se sont succédées afin de proposer des débouchés à ces nouveaux bacheliers (création des IUT, des DUT, renforcement de l’autonomie des Universités et leurs regroupements afin de disposer davantage de moyens) la question de l’adéquation entre le niveau des jeunes sortis du lycée et de celui requis n’a jamais vraiment été abordée : le nombre d’échecs en 1ère année et de réorientation voire d’abandon reste choquant.

Si le pourcentage de bacheliers technologiques (15,7 %), additionné à ceux en catégories professionnelles ( 22 %), a aussi progressé par rapport au bac général (41 %), il relevait de la pure logique de considérer que tous ne pouvaient pas entrer dans n’importe quelle université. L’idée de demander au conseil de classe de formuler des avis sur les vœux des futurs étudiants puis à un jury mixte (enseignants de lycées et du supérieur) d’accepter ou bien de réorienter vers une formation complémentaire, est un bon compromis.

Si je salue ce projet de réforme mais suggère de ne pas mésestimer son coût en termes de nouvelle organisation, il faudra très rapidement aborder la question des Conseils d’Information et d’Orientation (CIO) des lycées en les rapprochant des employeurs par les biais des Régions. Il faudra aussi aborder la question du renforcement de la formation par une véritable réforme des Lycées en passant par la voie de l’autonomie et lier davantage l’accès aux formations et aux perspectives d’emplois…ce qui est l’essentiel.

Bertrand Pancher

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