Le billet de la semaine du 30 Novembre 2015

COP21, trés loin de la coupe aux lèvres

Alors que l’urgence d’agir contre le réchauffement climatique ne fait plus débats, les Chefs d’Etat du monde entier se retrouvent à Paris avec pour objectif d’aboutir à un accord le plus satisfaisant possible. En effet, l’Organisation météorologique mondiale vient d’ailleurs de montrer que 2015 a battu des records mondiaux de températures sur l’ensemble de la planète  et que les contributions nationales, c’est-à-dire l’engagements des pays, sont totalement insuffisantes pour limiter le réchauffement à 2°C. Selon le secrétariat de la Cnucc*, elles mettent ainsi le monde sur la voie d’un réchauffement de 2,7 °C avant la fin du siècle.

Les nombreux rendez-vous manqués qui ont  jalonné le processus des négociations climatiques nous incitent à la plus grande prudence. Le Protocole de Kyoto signé en 1997 pourtant juridiquement contraignant n’a pas été à la hauteur des enjeux, la conférence de Copenhague en 2009 ne s’est traduite que par une timide avancée, quant à celle de Paris elle sera jugée sur 3 objectifs :

1-La capacité à faire s’engager concrètement tous les pays du monde dans les directions insuffisantes qu’ils se sont donnés et si possible les dépasser : Quelles obligations de moyens et de mise en œuvre des politiques des pays et quelles obligations de résultats ?

2- Le financement  par des moyens nouveaux et direct de la transition énergétique des pays émergeants. Quelles sommes sont apportées ? Par qui ? Dans le cadre de quel calendrier ?

3-L’esquisse d’un mécanisme de régulation internationale efficace autour du prix du carbone. Privilégierons-nous un marché du carbone par grandes zones de productions mondiales ? Pensons-nous plutôt intégrer ce prix dans nos échanges commerciaux ? Développerons-nous un système de bonus-malus entre pays ?

Comme il y a fort peu de chance qu’on réponde à ces questionsl’on s’acheminera vers un accord à minima : une superposition d’engagements individuels des états sans véritables contraintes autres que leurs révisions régulières et la transparence …

Sans cadre juridique précis, ni espèces « sonnantes et trébuchantes », il y a fort à parier sur le caractère très aléatoire des résultats, sans préjuger toutefois de  l’intérêt de cette rencontre : un point de départ pour des engagements devant être suivis de prêts, un contrôle de ces objectifs qui s’esquisse, des pays riches acculés à accompagner financièrement la transition ainsi que perspectives d’intégration du cout du carbone.

 

*la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques

 

Bertrand Pancher

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