COP21, trés loin de la coupe aux lèvres
Alors que l’urgence d’agir contre le réchauffement climatique ne fait plus débats, les Chefs d’Etat du monde entier se retrouvent à Paris avec pour objectif d’aboutir à un accord le plus satisfaisant possible. En effet, l’Organisation météorologique mondiale vient d’ailleurs de montrer que 2015 a battu des records mondiaux de températures sur l’ensemble de la planète et que les contributions nationales, c’est-à-dire l’engagements des pays, sont totalement insuffisantes pour limiter le réchauffement à 2°C. Selon le secrétariat de la Cnucc*, elles mettent ainsi le monde sur la voie d’un réchauffement de 2,7 °C avant la fin du siècle.
Les nombreux rendez-vous manqués qui ont jalonné le processus des négociations climatiques nous incitent à la plus grande prudence. Le Protocole de Kyoto signé en 1997 pourtant juridiquement contraignant n’a pas été à la hauteur des enjeux, la conférence de Copenhague en 2009 ne s’est traduite que par une timide avancée, quant à celle de Paris elle sera jugée sur 3 objectifs :
1-La capacité à faire s’engager concrètement tous les pays du monde dans les directions insuffisantes qu’ils se sont donnés et si possible les dépasser : Quelles obligations de moyens et de mise en œuvre des politiques des pays et quelles obligations de résultats ?
2- Le financement par des moyens nouveaux et direct de la transition énergétique des pays émergeants. Quelles sommes sont apportées ? Par qui ? Dans le cadre de quel calendrier ?
3-L’esquisse d’un mécanisme de régulation internationale efficace autour du prix du carbone. Privilégierons-nous un marché du carbone par grandes zones de productions mondiales ? Pensons-nous plutôt intégrer ce prix dans nos échanges commerciaux ? Développerons-nous un système de bonus-malus entre pays ?
Comme il y a fort peu de chance qu’on réponde à ces questions, l’on s’acheminera vers un accord à minima : une superposition d’engagements individuels des états sans véritables contraintes autres que leurs révisions régulières et la transparence …
Sans cadre juridique précis, ni espèces « sonnantes et trébuchantes », il y a fort à parier sur le caractère très aléatoire des résultats, sans préjuger toutefois de l’intérêt de cette rencontre : un point de départ pour des engagements devant être suivis de prêts, un contrôle de ces objectifs qui s’esquisse, des pays riches acculés à accompagner financièrement la transition ainsi que perspectives d’intégration du cout du carbone.
*la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques
Bertrand Pancher
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