De la hauteur s'il vous plait
Face à l’horreur de l’attentat de St Quentin Falavier , les réactions d’une partie de la classe politique Française n’ont pas été à la hauteur d’un nouveau drame national. Le recueillement après l’assassinat barbare d’un chef d’entreprise et ce nouvel acte de terrorisme appelle à l’unité nationale, au recul et à la poursuite de l’analyse du basculement d’un citoyen Français dans la violence Islamiste.
Alors que le choc des photos et des reportages en direct à destination d’un public en permanence interconnecté agresse plus qu’il ne touche, l’agitation de nos leaders politiques qu’ils soient de la majorité ou bien de l’opposition est consternante. A gauche on y va de sa mise en scène, le Président en appelle à l’unité nationale tandis que le 1er ministre écourte en urgence son déplacement à l’étranger et que la « vice-présidente » Ségolène Royal y va de sa déclaration en faisant fi des règles de communication gouvernementales. Dans l’opposition le FN veut fermer les mosquées dites « Salafistes » et les centres culturels musulmans qui véhiculeraient la violence, comme s’il existait d’innombrables foyers et que cela allait permettre de faire revenir à la raison les fanatiques alors que la police préfère surveiller les dangereux individus là où ils sont? Valérie Pécresse réclame que les musulmans condamnent ces actes, Nicolas Sarkozy parle de guerre contre la civilisation ce qui fait renchérir Manuel Valls sur le même thème. Il y aurait une bonne civilisation, la civilisation occidentale, et une mauvaise, la civilisation orientale…Les professeurs d’histoires sont une nouvelle fois consternés .De surenchère en surenchère on en rajoute au stress de nos concitoyens et on décrédibilise la parole publique.
Yassin Salhi le meurtrier de Saint Quentin Falaviere dont on étudie le profil psychologique semble être un déséquilibré qui s’est radicalisé et qui a exprimé sa violence contre son patron et la société. Selfeddine Rezgui le meurtrier de Sousse était lui un étudiant sans histoire et qui aurait dû être arrêté si la police Tunisienne avait surveillé son profil sur Facebook
Le débat sur notre sécurité, intérieur comme extérieur, doit avoir lieu et en permanence être alimenté afin que chacun prenne conscience qu’un monde sans violence n’existe pas, mais aussi que tout est question de stratégies, de moyens, d’anticipation et d’adaptation face aux risques. Le débat sur les conditions de notre sécurité, tout comme celui des conditions de formation des Imâms ou de conditions de transmission de nos valeurs est un débat démocratique.
Face à la montée de ce type de violence nous devons prendre du recul
Bertrand Pancher
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