Le besoin d’un cap plus clair et d’une vraie méthode
Avec une chute brutale de popularité de 14 % en un mois, Emmanuel Macron qui se retrouve avec une cote de confiance beaucoup plus réduite que l’ensemble de ses prédécesseurs après quelques mois de prise de pouvoir, entame sa première rentrée dans des conditions difficiles.
Certes, sa solide majorité à l’Assemblée Nationale le met à l’abri de toutes difficultés à faire passer ses principales réformes, mais l’absence d’adhésion à ses actions risque à tout moment de fragiliser son action par des manifestations d’hostilités sectorielles ; voire générales. Nous n’en sommes pas encore là, mais la menace est à prendre au sérieux d’autant que les prochaines élections, Sénatoriales, Européennes puis locales nécessiteront que le parti du Président, à défaut de réussir seul, tisse des alliances incertaines.
La raison principale de cette érosion de popularité réside dans l’absence de cap clair dans les réformes, fixé par le Président lui-même et son entourage, amplifié par une ultra centralisation des décisions teintées d’un amateurisme de certains membres du gouvernement. Exception faite de la réforme très courageuse du code du travail qui semble sur la bonne voie, les couacs à répétition n’ont pas manqué d’émailler l’actualité toutes les semaines depuis l’élection Présidentielle.
Départ des Ministres Modem, de Richard Ferrand, limogeage du Chef d’Etat-major des armées, le Général De Villiers, 3ème changement des rythmes scolaires…par décret et sans concertation avec les collectivités, annonce de la baisse des APL en pleine torpeur estivale, yoyos sur les contrats aidés après une charge de la Ministre du travail contre les mairies accusées de profiter du système, renonciation au statut de Brigitte Macron, premiers pas chaotiques d’un Parlement perçu comme godillot, vote d’une très petite loi dite de rétablissement de la confiance dans la vie politique…sans oublier une renégociation médiatiquement orchestrée mais qui fait un flop sur la difficile question des travailleurs détachés…On pouvait difficilement se prendre autant de fois les pieds dans le tapis en si peu de temps.
Le pire aura sans doute été les atermoiements sur la question des augmentations d’impôts (CSG…) et des baisses de charges. Au lieu d’admettre que notre situation budgétaire était catastrophique et qu’il valait mieux renoncer à des promesses électorales absurdes comme la suppression de la taxe d’habitation notamment et lancer un grand débat sur les missions d’un État moderne et celles devant être déléguées voire abandonnées, le Président n’a voulu renoncer à rien et se retrouve coincé dans un douloureux étau.
Il faut qu’Emmanuel Macron réussisse mais qu’il fixe un cap solide et qu’il retravaille au plus vite ses méthodes. Nous sommes toujours prêts à l’aider…à condition qu’il le veuille.
Bertrand Pancher
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