Le pire des salons
Le salon de l’agriculture qui se déroule cette semaine Porte de Versailles à Paris met encore une nouvelle fois en valeur le savoir-faire d’une profession qui fut et reste l’orgueil de notre pays.
Si nos productions restent à la pointe des meilleures techniques au plan mondial, les effets de la crise de 2008, de la déréglementation, de la concurrence de nos voisins mieux armés au plan économique, des embargos et, l’année dernière, d’une météo exécrable, ont mis à genoux une agriculture aux abois.
Jamais depuis au moins une génération, nous n’avons connu une situation aussi mauvaise. Si, en puisant dans des économies et en faisant jouer la solidarité de la coopération agricole, une grande partie de ces professionnels s’en sortira en courbant l’échine, un nombre non négligeable ne s’en sortira pas.
Il est temps de reposer les fondements d’une nouvelle agriculture en permettant aux grandes exploitations qui font face à la concurrence mondiale de se structurer. Il convient aussi pour l’agriculture de niche, celle qui joue la carte de la proximité, du local et du bio d’être encouragée dans sa mutation. Les 2 modèles ne s’opposent pas mais sont complémentaires. Pour cela il faudrait être naïf pour croire que ce métier est comme un autre. Il a besoin d’être accompagné et régulé dans un cadre d’abord Européen.
Les efforts de qualité à travers une traçabilité aux effets bénéfiques pour la santé ainsi que l’impact de plus en plus positif en matière environnementale de techniques irréprochables contribueront à renforcer la valeur d’une production nationale à haute valeur ajoutée ; à condition d’accepter d’en payer le prix. L’industrie agro-alimentaire, comme la grande distribution, mais aussi les consommateurs doivent arrêter de ne raisonner qu’en terme de prix moins élevés. S’ils ne le font pas il faudra que l’Etat s’en mêle. Cela s’appelle une politique agricole !
Bertrand Pancher
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