Coin de ciel bleu pour le climat
La journée mondiale de la finance pour le climat qui a réuni près de 500 représentants de l’industrie financière mondiale à l’UNESCO à Paris le Jeudi 21 mai dernier a été très utile sur la forme et sur le fond.
Sur la forme, elle a démontré qu’il y avait maintenant une très grande majorité non seulement d’assureurs, de banquiers, de sociétés de gestion mais aussi de grands groupes privés internationaux, européens et nationaux qui considéraient comme prioritaire un engagement sur les questions climatiques. La pause, voire le recul dans ce domaine des acteurs économiques, observés ces 3 dernières années dans le contexte d’aggravation de la crise mondiale, aura été heureusement de très courte durée. La perception d’un drame plus important encore menaçant pour notre planète a été réaffirmé par tous, tout comme l’intérêt de s’engager davantage et au plus vite.
Sur le fond, ces acteurs ont réclamé le développement de mécanismes économiques permettant un changement de modèle énergétique : Mise en place d’un prix du carbone géré par des régulateurs de marché, soutien aux investissements intégrant des critères économiques, sociaux et environnementaux, développement des obligations vertes (la place financière de Paris est d’ailleurs en tête sur le plan international dans ce domaine), accélération des investissements spécifiquement dédiés à l’environnement (de type fond crée par Amundi et EDF pour la transition énergétique).
Les prises de positions de grands patrons comme Gerard Mestrallet (GDF Suez) ou Henri de Castrie (AXA) sont venues clôturer le tout. Il faut maintenant donner corps à ces propositions et amplifier ces mécanismes heureusement existants.
Tout le monde doit y prendre sa part : les entreprises dans leurs stratégies de développement, les consommateurs dans leurs actes d’achats et de placements financiers, les responsables politiques dans les outils de régulation.
Le marché du carbone initié par l’UE, grande innovation de notre continent, doit après s’être écroulé, se redresser au plus vite, mais sur la base de quels objectifs ? Il conviendra aussi, au plus tôt, de réfléchir sur des accords entre les grandes parties du monde qui s’engagent dans la mise en place de ces outils et de privilégier nos relations commerciales. Il y a là une grande place pour la France et l’Europe longtemps précurseurs.
Bertrand Pancher
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