Une police qui a besoin d’être dirigée
N’hésitant pas à se mettre hors la loi en manifestant pendant et en tenue de service, alors que ces derniers, tout comme les gendarmes et les militaires n’ont pas le droit de faire grève, les policiers Français viennent de franchir une étape historique dans l’expression de leurs mécontentements.
Si les agressions contre les policiers ne semblent pas avoir progressé ces dernières années, une série d’accumulation a fait « déborder le vase » : 2 attaques choquantes à quelques jours d’intervalles (Viry-Chatillon et Mantes la Jolie), des effectifs de plus en plus sollicités en période de lutte contre le terrorisme, le sentiment que la justice ne les suit pas, et un désamour de la population dans les quartiers sensibles, là où pourtant la présence des policiers est la plus importante.
Le principal responsable de cette situation est d’abord le pouvoir qui a beaucoup trop trainé avant de prendre un certain nombre de mesures nécessaires, dont une augmentation des effectifs. Malgré les promesses et leurs matérialisations par une hausse des policiers sortant des écoles, les commissariats de police n’ont pas enregistré de progression de personnel. Sur le front judiciaire, les insoutenables insultes et agressions n’ont pas donné lieu à des aggravations significatives de peine.
Nous ne réglerons pas les difficultés auxquelles sont confrontés les policiers uniquement par des moyens nouveaux. Il convient de s’interroger sur l’insuffisance de la médiation, voire de son absence totale dans les conflits et manifestations alors que les pratiques diffèrent totalement dans les pays qui nous entourent. Le désamour relatif dans notre pays entre une partie de notre population et nos policiers s’explique essentiellement par cette faiblesse.
Mais nous avons surtout besoin d’avancées concrètes : des moyens nouveaux et constants, des peines lourdes et incompressibles contre les agresseurs de policiers et une justice plus rapide et qui fonctionne.
Les policiers doivent être aimés, respectés et soutenus. Ils ont d’abord besoin d’être dirigés.
Bertrand Pancher
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