Les vieilles rengaines
Le discours du Président de la République devant les principaux responsables des collectivités la semaine dernière lors de la conférence des territoires a tracé les perspectives des évolutions à venir dans ce domaine.
Il convient de se féliciter de la confiance affichée par le chef de l’état envers les collectivités et de la relance de l’expérimentation et il faut aussi souligner son souhait de redonner de la souplesse aux dispositifs législatifs et réglementaires. Il est en effet nécessaire d’adapter les décisions de l’état à la spécificité des territoires. En indiquant que notamment que les préfets pourraient disposer de davantage de latitudes d’application des textes, Emmanuel Macron a démontré qu’il comprenait bien les enjeux.
Si le chef de l’état a compris qu’il était inutile d’affronter une nouvelle réforme du paysage territorial après le bouleversement des regroupements intercommunaux imparfaits et partiels, et donc de laisser du temps aux collectivités de digérer les dernières réformes, l’annonce d’une baisse des compensations financières de 13 milliards d’Euros, tout comme la confirmation de la suppression de la taxe d’habitation ont provoqué de vives réactions chez les élus locaux ;il faut dire que la ponction de 9 milliards déjà effectuée par la précédente majorité a été source d’économies considérables et que la suppression de services publics locaux a souvent été évitée de justesse.
Les collectivités locales en France disposent de réserves financières et l’état a toujours beau jeu de considérer qu’il s’agit d’une véritable manne (en oubliant qu’il s’agit de réserves pour financer des projets en retard pour cause de décalage de subventions ou de délais administratifs). On attendait cependant un discours plus novateur : comment rendre plus efficaces les dépenses publiques en apportant un minimum de souplesse notamment par un statut de la fonction publique territoriale désuet ? Ou bien trancher entre le chevauchement inefficace des compétences entre l’Etat qui veut tout faire et les collectivités plus proches du terrain ?…on a repris les vieilles rengaines d’un Etat qui ne veut pas se remettre en question ; dommage.
Bertrand PANCHER
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