Capital vert
Le grand rendez-vous annuel du salon de l’agriculture se déroule toute la semaine porte de Versailles à Paris. Il accueillera encore un nombre de visiteurs exceptionnel et sera le rendez-vous de toute la classe politique et industrielle de notre pays.
Le lien que l’on entretien avec l’agriculture en France est physique. Notre pays s’est construit sur la base de son agriculture, s’est reconstruit par les bras de nos campagnes, est devenu la référence en matière de production de matière première et agro-alimentaire mondiale : 1erexportateur de blé, de betteraves sucrières, balance commerciale très excédentaire…il y a beaucoup de secteurs qui pourraient envier ce succès éclatant.
Et pourtant les critiques se font de plus en plus vives, le rapport de notre agriculture avec l’environnement parait de plus en plus tendu. Les positions se raidissent, les défenses s’arc-boutent, les attaques fusent.
Et pourtant les agriculteurs qui ont déjà beaucoup fait pour améliorer leurs pratiques, sont plus que d’autres attachés à l’environnement. Ils savent qu’ils seront les 1ères victimes du réchauffement climatique et que sans les ressources de la biodiversité ils ne seront plus rien demain.
Au lieu de polémiquer voire de s’agresser n’est-il pas enfin temps d’enterrer la hache de guerre et de se mettre à élaborer des stratégies convenant à tous ?
Le bon sens est de continuer à se développer au plan économique, il est pour cela indispensable de préserver le capital vert. Pour y parvenir, seul compte la méthode. Avec le Grenelle de l’Environnement, nous avions réussi à faire se reparler de grands acteurs qui ne s’adressaient jamais la parole et les faire travailler ensemble sur des objectifs partagés. Plutot que de se lancer des anathèmes ou bien de ne se réfugier que derrière le paravent de l’agro-écologie. Il est urgent de relancer un vrai processus de dialogue. C’est un moyen unique pour redonner à tous de l’espérance.
Bertrand Pancher.
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