Le billet de la semaine du 22 février 2016

L’accord passé le 19 février dernier entre les chefs d’Etats et de gouvernements pour permettre à David Cameron d’éviter à son pays de sortir de l’Union est scandaleux.

Sur la forme, il donne une nouvelle fois l’impression que tout se joue dans notre dos. Nos dirigeants n’ont reçu aucune lettre de mission des parlements nationaux et n’ont débattu d’aucune façon sur les engagements qu’ils souhaitaient prendre. Il aurait été vivement souhaitable de s’engager sur une révision des traités en bonne et due forme afin qu’un véritable contrôle démocratique soit exercé par l’ensemble des pays membres plutôt qu’une présentation sous forme d’un accord international. Comment ne pas vivement regretter un débat au Parlement Européen en présence de Cameron lui-même ? A quoi sert cette seule instance démocratique si elle n’est même pas saisie lors d’une menace de départ d’un de ses pays membres ?

Sur le fond, cet accord va permettre de dispenser le Royaume Uni de certaines obligations notamment sur le plan bancaire et social risquant de provoquer un effet domino. L’Allemagne vient d’ailleurs d’indiquer qu’elle allait revoir les méthodes de distribution des allocations familiales aux migrants Européens… Les pays y sont farouchement opposés ; quant au risque que d’autres pays réclament des aménagements comme vient de le faire Cameron, il y a un pas facile à franchir maintenant.

Si les Anglais veulent sortir de l’Union, qu’ils le fassent, mais qu’on négocie comme cela en catimini sans en mesurer toutes les conséquences, c’est insupportable pour toutes celles et ceux qui croient encore et toujours à l’Europe.

Bertrand Pancher