Le billet de la semaine du 21 mars 2016

La flexibilité mais pas la loi de la jungle

Alors que personne ne sait vraiment à quoi va aboutir le projet de réforme du droit du travail, tant ce texte a été modifié avant une version définitive présentée ce Jeudi, mais surtout aussi parce qu’il faut attendre l’issue des amendements parlementaires, le débat peine à s’engager de façon équilibrée entre les tenants d’une libéralisation du marché du travail et ceux militants pour le statuquo.

Que notre droit du travail nécessite un vrai dépoussiérage, c’est un fait que personne ne conteste : les procédures de licenciement sont lourdes et n’engagent pas les entrepreneurs à prendre des risques, les durées de temps de travail sont fixées de façon arbitraires et ne permettent pas une réactivité dans les commandes. Les conventions collectives négociées au plan national ne sont pas forcément adaptées aux exigences de l’entreprise de base… que l’on en vienne cependant à rêver d’une disparition de la négociation entre les partenaires sociaux ou bien de la forme actuelle du contrat de travail est un pas dangereux à franchir.

A ceux qui rêvent d’un monde sans contrainte au prétexte que notre société évoluerait dans un contexte d’échanges internationaux plus fluides et rapides, il est aisé de répondre que l’« Ubérisation » de la société pose au moins autant de questions qu’elle ne résout de problèmes et notamment comment pouvoir protéger l’individu dans ses droits fondamentaux, lorsque l’âge ou les aléas de santé le laisse sans alternative et accessoirement comment l’Etat est-il assuré de disposer de ressources pérennes afin d’exercer ses missions régaliennes ?

Un monde sans règle c’est un monde où règne la loi de la jungle. Que l’on recherche de la flexibilité dans les contrats de travail afin de dynamiser notre économie moribonde, c’est vraiment nécessaire, que l’on en profite pour mieux organiser le dialogue social et la participation entre les salariés et employés pour se mettre d’accord avec leurs employeurs sur les modalités de leurs collaboration ce serait tout aussi bien.

Bertrand Pancher

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