Le temps de la réglementation de la grande distribution est venu
L’agriculture Française, qui a été tout au long du 20ème siècle et notamment après-guerre un modèle de développement de notre pays subit, avec la chute des cours de viande mais aussi celui du lait, une grave crise à laquelle nous devons tous être attentifs et tenter d’y apporter des solutions.
Ce secteur, qui a su se structurer et notamment s’organiser par le biais d’une grande filière agroalimentaire, s’il reste très excédentaire en termes de commerce extérieur, perd d’années en années des parts de marchés. Si le système de monoculture le fragilise et si la concurrence est vive avec d’autres pays et notamment nos voisins qui n’ont pas les mêmes scrupules, l’essor de la grande distribution et le ravage de la course aux prix bas sont aussi la cause du drame vécu par toute une profession.
L’organisation de la grande distribution, très cartellisée, est sur la sellette. La pression sur les producteurs de viande et de lait est trop forte et le rapport de force disproportionné. Comment ne pas rappeler que dans une bonne économie de marché, la règle devrait partout être celle d’un équilibre entre acheteurs et vendeurs ? En France et en Europe ce n’est plus de cas. Faudrait-il démanteler les filières d’achats de la grande distribution, trop regroupées ? La question doit légitimement se poser.
La surenchère des prix bas est catastrophique. Le consommateur n’a plus comme indication dans ses actes d’achat que celle du prix et les efforts pour souligner la provenance Française de la production sont anecdotiques. Si François Hollande réclame à juste titre la mise en place du label « Viande de France » lancé pourtant depuis un an et demi, sans succès, nous voyons bien qu’il ne s’agit là que d’une maigre parade, tant il est impossible de faire figurer ce logo sur de la viande transformée comme sur des boites de raviolis, ou sur un steak haché emballé… A défaut d’interdire la publicité pour des prix bas, nous pourrions relever le seuil des autorisations d’installation de la grande distribution afin de le passer à un minimum de 2000 m2. Il faut mettre un terme à cette course folle des implantations de grandes enseignes, y compris en interdisant les ouvertures les Dimanches.
Les agriculteurs qui voient comment l’on a su aider massivement un pays très endetté comme la Grèce, doivent être aidés, maintenant, en bénéficiant aussi de mesures de reports d’échéances, permettant de surmonter la crise. Ils doivent surtout être entrainés vers un nouvel horizon. Si nous voulons consommer Français et développer les emplois, il faut réglementer la grande distribution.
Bertrand Pancher
Commentaires
Aucun commentaire