Encore une nouvelle guerre scolaire
Alors que l’origine sociale pèse plus qu’ailleurs sur les résultats ainsi que le parcours professionnel des élèves selon la dernière enquête Pisa de l’OCDE nous voici enfermés dans une critique de la réforme des collèges visant pourtant à donner davantage d’autonomie et donc de souplesse au corps enseignant afin d’adapter les cours aux besoins des élèves.
La méthode utilisée par le gouvernement et sa nouvelle égérie Najat Vallaud-Belkacem était critiquable .Quant on connait sa soif de la communication, la médiatisation de la présentation de cette réforme par la ministre elle-même aurait dû être évitée. Cette réforme des collèges qui fut validée pourtant à une large majorité par le conseil supérieur de l’éducation ne semblait pas poser de difficultés. Davantage que la forme, l’incapacité du pouvoir à engager une réforme de fond sans susciter une opposition frontale politique et syndicale illustre une nouvelle fois combien le centralisme des décisions est l’un des maux de notre pays.
En matière d’éducation les pays d’Europe du Nord et notamment la Suède nous ont pourtant montré le chemin. Lorsqu’un système paraît bloqué il n’y a que la voie du dialogue, de l’expérimentation et donc du temps qui deviennent les réponses aux inquiétudes légitimes face à tout changement. Ce projet de réforme aurait dû davantage murir.
Les principaux leaders de l’opposition auraient pu plutôt axer leurs critiques sur la centralisation de cette réforme, sur l’absence de grand débat quant aux causes des inégalités de notre système scolaire plutôt que de se battre sur le latin ou sur le grec. Ils auraient pu aussi demander que soit posée aux Français eux même la question du rôle de l’enseignement de notre histoire: fabriquer les mythes ou bien expliquer comment s’est construit notre pays et le monde?
Face à autant d’incertitudes nos concitoyens ont d’abord besoin d’être rassurés et ce n’est pas d’une nouvelle guerre scolaire dont ils ont besoin.
Bertrand Pancher
Commentaires
Aucun commentaire