Triste fin de règne
La motion de censure déposée par LR et l’UDI n’aura pas permis de renverser le gouvernement comme il fallait s’y attendre, mais est révélatrice de la crise sans précédents que connait la gauche au pouvoir.
Malgré l’appel d’une cinquantaine de parlementaires de la majorité à tout faire pour s’opposer à la loi El-Khomri, seule une vingtaine d’entre eux, essentiellement issus du Front de gauche, ont franchi le Rubicon. Les autres,en marge du parti socialiste ou des verts, se sont contentés de brandir la menace jusqu’au bout, puis se sont défilé s; la palme du double langage revenant à Aurélie Filipetti, laquelle, après avoir fait mine de rassembler ses collègues autour de sa propre motion de censure, a préféré courageusement ne pas être présente au moment du vote. Comprenne qui voudra…il est vrai que leurs votes auraient immanquablement conduit à une dissolution de l’Assemblée Nationale et accéléré d’un an leurs recherches d’un nouvel employeur. Pitié, attendez encore un peu Monsieur le bourreau…
Le passage en force d’une loi contestée par tous, qui ne contribuera pas à moderniser une économie moribonde, sonne le glas de toutes les réformes de fond pendant cette année pré-éléctorale .Pire,aprés s’être fourvoyé sur la déchéance de la nationalité et une modification de la constitution érigée en coup de maitre par un Président ne disant pas son dernier mot, le voici qui se retrouve nu face à des électeurs qui ne comprennent plus rien du tout. Le service commandé du 1er ministre à Munich expliquant qu’il fallait renoncer à l’accueil des réfugiés frappant à la porte du continent des droits de l’homme, ne fut qu’une giffle supplementaire à la figure de militants aux idéaux sincères.
Faute de ne rien avoir fait, on aura bien noté que François Hollande se sera résigné à ne pas incarner le virage social-démocrate pris depuis longtemps par tous les partis socialistes d’Europe.
Triste fin de règne.
Bertrand Pancher
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