Non à la loi Macron
Les attaques délibérées aux professions réglementées, même si elles furent contrecarrées par de très nombreux amendements parlementaires, ainsi que le développement du travail le dimanche dans les commerces ont fini par me convaincre de prendre la décision de ne pas voter la loi dite « Macron » du nom de l’actuel ministre de l’économie.
Ce projet de loi, réalisé à la va-vite, donne le sentiment d’être un « fourre-tout » avec pour vocation de libéraliser notre économie sans se soucier des conséquences pour un ensemble de professions. C’est une grave erreur, il faut réformer notre pays, mais en s’interrogeant en permanence des conséquences pour celles et ceux qui sont concernés. Si le ministre s’était donné du temps, il aurait peut-être trouvé des consensus : le dernier accroc est la réaction ferme et justifiée des auto-écoles qui apprennent que l’on pourrait réduire les heures de cours pour passer le permis. Comment rendre acceptable de telles réformes chez des professionnels qui ont emprunté afin d’acheter leurs charges ?
La déréglementation chez les notaires et les huissiers de justices, non seulement procède du même phénomène mais menaçait de nous engager vers un système Anglo-Saxon avec pour conséquence de ne plus garantir à tous les mêmes droits. Un notaire est indépendant et fourni des prestations qui sont souvent sans relation avec la rémunération qui leur est due. Allait-on nous engager, comme chez les avocats vers des prestations différentes en fonction de ses revenus ? Le pire a été évité mais le chemin reste tracé.
Pour le travail le dimanche, l’affaire est encore plus grave. En donnant la possibilité aux Maires ou aux Président d’EPCI d’ouvrir 12 semaines par an les commerces, la grande distribution va se frotter les mains et les petits commerces de centre-ville vont continuer à péricliter. Si ce même élu décide de ne rien faire, son voisin qui voudra attirer la clientèle extérieure ne manquera pas de prendre des initiatives…
Alors qu’on aurait dû s’attaquer aux vrais problèmes économiques de notre pays :la faiblesse du temps de travail et un système social déresponsabilisant, on tire de mauvais écrans de fumée…
Bertrand Pancher
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