Le billet de la semaine du 13 juin 2016

Contre les discours simplistes

Avec 51 morts recensés ce Lundi et un bilan qui risque encore de s’aggraver, le massacre d’Orlando aux USA est la tuerie la plus importante jamais connue dans l’histoire récente des États-Unis d’Amérique.

Dans ce pays où les morts par armes à feu sont records (5 800 par an en moyenne) et où les déséquilibrés peuvent aisément parvenir à leurs fins, que ce fut le cas à l’université de Virginia Tech en 2007 (32 morts) ou dans l’école primaire de Sandy Hook à Newtown en 2012 (26 morts), ce nouveau massacre qui frappe par son ampleur est différent car revendiqué et vraisemblablement téléguidé par Daech.

S’il est trop tôt pour savoir si l’auteur de cette tuerie Omar Mateen a agi seul, il n’en demeure pas moins vrai que les attaques terroristes sont quasi quotidiennes partout dans le monde et reflètent l’extrême dangerosité de la propagande djihadistes.

La perte d’influence de Daech, la diminution de près d’un tiers de ses territoires, l’encerclement de Fallouja, et la course à l’offensive contre sa capitale auto proclamée Raqua, laissant penser au « début de la fin » de cet état terroriste, ne saurait faire oublier un danger toujours aussi présent et nous laisse tous démunis face à un ennemi insaisissable, pouvant frapper partout. Si ni la stupide surenchère anti-immigration ou contre l’Islam, ni même celui sur l’armement ne va apporter de solutions à ce type d’attentats odieux, il ne faut pas croire que la destruction de « l’état Islamique » en cours sera la clef à terme. Le moyen orient continuera à se désintégrer et l’autoritarisme des régimes de substitution, tout comme la corruption de beaucoup d’élites dirigeantes ne pourra que conduire aux radicalisations : il n’y a pas d’autres alternatives que de militer pour la démocratie, l’exemple Tunisien en est une illustration…

De même l’approfondissement d’un islam de tolérance et son intégration dans un multiculturalisme enrichissant ne pourra que conduire à l’émergence d’une société apaisée, dans laquelle les frustrations n’auront que peu de prises.

Il y a urgence à rejeter les discours de haine, comme les discours simplistes.

Bertrand Pancher

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