Le billet de la semaine du 12 Octobre 2015

Les paroles du nouveau Gainsbourg

Nous sommes actuellement en train d’examiner le projet de budget 2016 dans un contexte doublement pré-électoral (élections régionales dans quelques semaines et élections présidentielles dans un peu plus d’un an et demi) et de poursuite d’une crise économique qui n’est pas prête de se juguler.

La majorité, plutôt que de prendre les mesures de rigueur indispensables ou bien d’aller trouver des financements innovants de type « relance verte » sur le plan européen et mettre fin aux incitations fiscales inutiles voire dangereuses (soutien aux professions ou aux particuliers utilisant des énergies fossiles…) préfère présenter un budget en décalage complet avec ceux de nos partenaires de l’Union Européenne et dans beaucoup trop de domaines irréaliste et dangereux.

Le budget des transports en est l’illustration: alors que la majorité a consenti  lors du projet de budget précédent à prélever 2 centimes d’euros sur la gasoil devant rapporter 800 millions d’euros afin de compenser en partie l’abandon de la vertueuse taxe poids lourds et abonder l’agence des infrastructures de transport (AFITF) , le ministre du budget vient d’annuler 400 millions de crédits pour boucher d’autres trous…Sans se soucier de continuer à creuser le déficit du système ferroviaire : l’AFITF doit cette année 700 millions d’euros à la branche transport de la SNCF, laquelle dégage un déficit annuel de 3 milliards d’euros (dont 1,5 de remboursement de la dette cumulée de 40 Milliards et 1,5 d’accroissement de l’endettement).

Plutôt que de prendre ses responsabilités, d’indiquer aux candidats aux Régionales (y compris PS qui le demandent…) la possibilité de régionaliser  une nouvelle écotaxe ou bien d’augmenter de 2 à 4 centimes la taxe sur le gasoil, en période de baisse historique du brut, ce qui permettrait de commencer à rembourser ce que l’on doit, le gouvernement continue à creuser les trous et à faire des promesses insensées ; ainsi en quelques mois ont été relancé de multiples projets extrêmement couteux: Lyon-Turin, LGV Bordeaux-Dax, LGV Bordeaux-Toulouse, Poitiers-Limoges…

Préparant les élections prochaines, la gauche au pouvoir préfère annoncer des diminutions d’impôts, quitte à creuser le déficit ou bien transférer les charges sur les collectivités (baisse de 2 milliards de l’impôt sur le revenu et augmentation de 17 Milliards des prélèvements sur les collectivités…)

Des gros trous, des gros trous, encore des gros trous ; les paroles du tube du prochain Gainsbourg ?

Bertrand Pancher

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