Le Billet de la semaine du 10 juillet 2017

De bonnes reformes qui peinent à montrer le cap

Les discours du Président de la République devant le parlement réuni en congrès à Versailles, et du 1er ministre réclamant la confiance à l’Assemblée Nationale, suivis de nombreuses déclarations des ministres les plus importants, détaillant les actions à mettre en place dès la rentrée ainsi que ces prochaines années, auront permis à nos concitoyens de se rendre compte par eux-mêmes de ce que devrait être la politique menée par le Chef de l’Etat, son Gouvernement et sa majorité.

Sans s’attarder sur une mise en scène de la fonction de Président de tradition davantage monarchiste que Républicaine ainsi qu’une dose d’autosatisfaction à mettre sur le compte d’une forme d’inexpérience voire de fragilité, retenons le besoin de marquer l’opinion publique par la réforme de nos institutions et leurs transparences ainsi que le dépoussiérer voire de s’attaquer de front à des blocages profonds : souplesse des contrats de travail, baisse des charges, conditions d’entrée à l’Université, verdissement de la fiscalité, contrôle du travail illégal, retour de la journée de carence dans la fonction publique…

Si certaines mesures ont été dictées par les nécessaires économies à réaliser après l’audit de la Cour des comptes (constatant ce que tous les observateurs prévoyaient) et si certains « rétropédalages » ont fait utilement l’objet de rattrapage ce weekend (compte pénibilité, calendrier de l’ISF et de la taxe d’habitation…), nous ne pouvons que saluer l’ampleur des objectifs que s’est fixé le Chef de l’Etat.

Reste le cap, c’est-à-dire la direction, par l’incarnation d’un projet de société. Dans ce domaine, tout reste à faire. L’orientation vers une économie verte et le plaidoyer pour lutter contre le réchauffement climatique en est l’illustration. Pendant que Nicolas Hulot déclinait ses ambitieux objectifs par le biais d’une progression de la taxation du carbone et que le Président annonçait une conférence internationale sur le financement de l’adaptation climatique pour les pays pauvres, le Ministre du Budget, quant à lui, promettait de liquider la taxe sur les transactions financières, un rare instrument de régulation de la finance folle…

Il faudra bien un jour que quelqu’un incarne un vrai projet de société : un développement équilibré, c’est-à-dire économique, social et environnemental et un monde de règles s’appuyant sur nos valeurs.

Bertrand Pancher

Commentaires

    Aucun commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs marqués d'un * sont obligatoires.