19 octobre 2016 : SNCF : le futur directeur de la communication orchestrera le projet d’entreprise du groupe

La SNCF doit officialiser, dans ces prochains jours, l’arrivée d’un nouveau dirigeant qui chapeautera en 2017 la communication à la place de Christophe Fanichet, et sera également en charge du projet d’entreprise du groupe public ferroviaire. Reste à savoir si une intégration plus avancée de la communication ne va pas à l’encontre de l’esprit de la loi d’août 2014 qui distingue réseau et opérateur.

Changements en vue dans l’organisation de la communication de la SNCF.

Depuis la réforme ferroviaire et la mise sur pied d’un groupe SNCF compliqué à trois EPIC, l’organisation imaginée par Guillaume Pepy pour régler la communication de cet ensemble s’est assez rapidement usée.

Le duo antagoniste installé au sommet mi-2015 a volé en éclat au bout d’un an. En juin 2016, Christophe Piednoel, le directeur de l’information – le super chef du service de presse, fonction assurée aujourd’hui par Loic Leuliette – rattaché au directeur de la communication a, en effet, quitté le groupe à la suite d’un constat de mésentente humaine et de divergence d’approche avec son supérieur.

A présent, c’est ce dernier, Christophe Fanichet, qui va quitter un poste pour lequel il n’était pas vraiment fait. Cet ex-directeur de cabinet de Guillaume Pepy qui l’avait propulsé, doit prendre « de nouvelles fonctions opérationnelles dans le groupe » SNCF début 2017. + Ajouter une nouvelle catégorie

Une organisation repensée et élargie

Guillaume Pepy et Patrick Jeantet, respectivement président et président délégué du directoire de la SNCF ont fait cette annonce en interne la semaine passée, via un message à diffusion très restreinte. Il était en effet destiné au comité exécutif de l’EPIC de tête SNCF.

La direction y annonce aussi l’officialisation prochaine – ce devrait être cette semaine – du choix d’un nouveau dirigeant qui devra chapeauter la communication dans une organisation repensée et élargie.

En fait, la direction du groupe SNCF se voit obligée de hâter ses annonces après la publication le 13 octobre 2016 par la Lettre de l’Expansion du nom du probable futur titulaire, choisi après une chasse de plusieurs mois. Selon une indiscrétion, il devrait s’agir de Mathias Vicherat, l’actuel directeur de cabinet de la maire de Paris Anne Hidalgo.

Ce jeune énarque, de la même promotion que celle d’Emmanuel Macron, officiait déjà à ce poste depuis 2010 sous la mandature de Bertrand Delanoë. En tout cas, il s’agit d’un profil très politique à plus d’un sens et son CV n’indique aucune compétence particulière en matière de communication.

Pour l’heure, la SNCF ne confirme pas le nom de Mathias Vicherat et ne l’a pas démenti, mais signale malicieusement dans son message interne que « tout se sait… ».

Un projet destiné à mobiliser les salariés

Seule certitude, à l’occasion de ce changement de casting et de l’arrivée d’un « œil neuf », le directoire du groupe public annonce à son comex avoir « souhaité faire évoluer le format de la direction de la communication pour confier à cette dernière la préparation du projet d’entreprise qui doit formaliser notre stratégie pour mobiliser tous nos salariés ».

Reste à savoir comment la consolidation de la notion de groupe à travers un super directeur de la communication sera orchestrée par rapport à l’esprit de la loi de réforme ferroviaire de 2014. L’Arafer dans son récent rapport sur la mise en œuvre de la réforme a tiqué sur certains points et nottament la place importante  prise par les fonctiions de l’EPIC qui ne garantissent pas parfaitement l’indépendance prévue du gestionnaire du réseau par rapport à l’entreprise ferroviaire SNCF. Parmi les points soulevés par le régulateur, l’un touche à la gestion des situations de crise où la communication centrale – logée dans l’EPIC de tête entre forcément en jeu. Sur ce point, entre SNCF et SNCF Réseau, l’articulation du rôle de chacun “est perfectible“ juge l’Arafer .

Pour l’instant, l’EPIC SNCF Réseau est d’une discrétion assourdissante en termes de communication, le gestionnaire d’infrastructure apparaît comme une branche de la SNCF d’avant la réforme, et non comme un EPIC autonome et son président Patrick Jeantet est perçu comme un collaborateur de Guillaume Pepy.

Marc Fressoz

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